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la seule adresse a taper en gras home c’est qui presse ancre août 04 2018 share je m’endors à côté de lui. ca n’a l’air de rien. vous êtes des milliers à vous endormir à côté de quelqu’un, sans y penser, pour un instant ou pour toute la vie. je ne dors pas seule. je ne dors pas avec les gens. je n’ai pas de gens avec qui m’endormir. je n’en cherche plus. j’ai choisi d’être seule. je subis l’insomnie. je m’endors avec lui. quelque chose a rendu les armes. je me rends vulnérable, je n’ai plus peur. il est tard quand nous fermons les yeux. il y a eu la ville, les gens, le désir, la lumière, pourtant je m’endors. tout est calme. sa présence n’est pas un écran de fumée, mes peurs ne se cachent pas. elles ont leur place dans le lit. nous les accueillons. elles se font une place au bout de nos pieds et se pelotonnent, tranquille. il n’est pas un miracle, il n’est pas mon sauveur. il dompte dans la douceur les hurlements effrayés qui s’échappent de ma peau dès qu’on la touche. je m’autorise à dire oui. je préferais dire non, sans réfléchir, avant lui. non. non. pourquoi tenter le diable en osant dire oui ? j’ai confiance. j’ai envie. j’accepte de dire ce que je ressens. je ne veux plus prétendre. j’accepte d’être juste moi, j’accepte que ce ne soit pas parfait, que ce ne soit pas exactement à son goût. je prends le risque de montrer mon intérieur si barricadé, il y a là les restes pourris des charognes anciennes, là mon insécurité et mon dégout de moi même, je donne visite guidée du petit musée de mes horreurs personnelles. a droite, à l’étage, mon humour pourri et ma notion toute personnelle de l’ordre, dans l’armoire du couloir mes rêves rangés du plus sage au plus loufoque, tout en haut de la bibliothèque une collection de mots préférés et de déclinaisons latines oubliées. mon intérieur est biscornu, mais solide. lui m’emporte dans des descriptions minutieuses de souvenirs lumineux, je me retiens de pleurer lorsqu’il me raconte les heures mortes et les âmes laides nos mots ne se heurtent jamais, ils font sens ensemble, nous parlons la même langue. je vois des signes, je vois dans ses yeux miroir l’alignement de nos crânes. souvent, je veux hurler moi aussi. je m’oblige à penser que cela ne peut pas durer. je ne sais pas si on guérit un jour d’avoir été abandonné. j’élabore les histoires les plus moches, je me les raconte en secret, je vis avec l’idée de ne pas mériter. mais parfois, je me laisse aller, mon armure se transforme en manteau coloré, j’arrive à renvoyer mon cynisme au panier, mon angoisse derrière la porte, je profite, tout se tait. c’est là que je m’endors, sans doute. quand j’accueille l’inconfort de ne pas pouvoir deviner. quand j’accepte, peut-être, et sans vouloir employer de mots éculés, d’être regardée en entier. de remettre cette histoire dans les mains expertes du temps, de la marée, qui savent polir ou détruire les verres les plus émoussés. je m’endors contre lui, je déteste ca d’habitude tu sais. je m’endors avec sa main posée sur moi, ses cheveux cachent ses yeux, je n’ai pas le temps de détailler son visage, je dors déja. je n’ai plus peur. je voudrais toujours me souvenir de cela. tweet one response so far quand elle veut mar 29 2018 share quand t’as comme moi les neurones un peu tordues, la nuit vient quand elle veut, ton cerveau n’obéit pas à la lumière ou à l’horloge, la nuit tombe d’un coup, par surprise et t’as pas le choix. en ce moment la nuit tombe plusieurs fois par jour, parfois juste une seconde, quand je marche, quand je roule, mon coeur s’arrête et la nuit descend. je voudrais bien les dormir, ces secondes mortes, mais je ne peux pas m’allonger, sur le bitume, je ne peux pas arrêter le jour des autres pour me laisser ma nuit. alors je fais semblant, et quelques mètres plus loin, la vie reprend. il y a ce suspens que je ne m’explique pas, la certitude que tout s’arrête là. c’est vite, c’est fugace, ca ne ressemble à rien que je ne connaisse déja, mon corps exprime l’angoisse de manière poétique, parfois des crampes, parfois des obsessions, souvent des heures blanches passées à tourner en rond autour d’un minuscule rien. en ce moment c’est le rideau qui tombe, le grand néant, l’impression que je ne bougerai plus jamais, que je vais rester plantée, germer, pourrir, mourir. il y a l’insomnie aussi. plus je vieillis plus le sommeil se planque. je le cherche à des heures étranges, comme pour le surprendre. l’idée de m’endormir m’est insupportable. fermer les yeux. et après. j’ai les idées qui s’échappent de mes oreilles, les souvenirs qui me crévent les yeux, ca déborde de partout, les draps tâchés de vieux mensonges, les cheveux trempés à la sueur de mes échecs, je ressasse, je me noie. il y a la voix des autres, celles là font taire les miennes, des milliers d’heures de podcast sur tout et rien, faut que ca parle, faut que ca vive, il me faut du bruit et de la lumière pour conjurer mon petit trou de néant, repeindre sur la rouille, cacher la misère de ma vie intérieure triste. il est loin le temps des grands projets et des envolées lyriques, celui des prières même s’éloigne, je reste seule et vous tournez autour de moi. je me sens étrangement proche des autres quand ils sont loin, et si seule quand ils sont là. tout devient vivable quand je fais seule le scenario des conversations, les voix et les sous-titres, la vraie vie c’est l’imprévu, la honte de dire quelque chose qu’il ne faudrait pas, la peur de disparaître devant toutes ces meufs bien mieux que moi. je vais finir par réussir à rassembler mes calendriers à celui des vivants, cela revient à chaque fois, après quelques nuits blanches, après quelques siestes aux horaires débiles, je vais me caler à la réalité, pas le choix. il faut que je m’écroule, c’est le même mécanisme, il faut que je m’assomme, arrêter de vivre mes nuits comme des rébellions intimes, comme des mutineries à l’ordre établi, je m’abîme. je n’écris pas mieux la nuit, je n’y fais pas mieux les carreaux ou la lessive, je ne gagne rien à m’expatrier au delà de 2 du mat’, rien ne s’y passe. je voudrais gober un truc, mais je n’y arrive pas, j’en ai plein les placards, des pilules en pam, des gélules en zam, je n’aime pas ca. moi ce que j’aime c’est boire un verre de trop au déjeuner et m’endormir les fenêtres ouvertes en vacances, j’aime ronfler après l’amour, j’aime me réveiller un livre planté au bout du nez. et je vais y parvenir. c’est juste un cycle, encore, une histoire d’humeurs. résister à l’envie de faire rebondir mon crâne contre les murs pour y arriver. tweet no responses yet ikea x cabrel déc 05 2017 share vous voulez bien arrêter de gueuler, dites ? non parce que j’en peux plus. on est décembre, il fait froid, et faudrait encore que je trouve du courage pour être mon meilleur moi, plus détendue, plus fière, que je me trouve belle et que je m’aime. rien que ca. taisez-vous. les blogs, les instas, les photos, les tweets, les magazines, les yogis et les chakras , vos gueules. j’ai le droit. je réclame du silence. je réclame le droit au corps qui fait la tronche et aux rougeurs de joues qu’on aime pas, je réclame le droit de me trouver moche et molle et de me complaire en jogging le dimanche, les doigts dans mes trous de nez, le vernis qui s’écaille sur les saucisses de pieds. mon corps n’est pas un temple, il n’est pas une putain de machine à bonheurs non plus, il me fatigue et il me pèse parfois comme trois amants morts dans le placard de ta mère, en vieillissant j’ai de la moustache comme mon tonton et des boutons comme ma tata, on fait ce qu’on peut avec l’héritage qu’on a. oh je me rends bien compte que je ne pèse plus tellement dans le game des gens propres et bien peignés, j’ai la racine sombre et du crêpe autour des cornes, toujours un pet de travers dans la mèche ou une tâche sur le chemisier, une croute au coin des yeux que je garde pour le goûter. et si mon bonheur c’était ca, sans yoga pant ou décoction de concombre-citron, sans scandinavie dans mon tapis, juste le bruit de la pl